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Publié depuis Overblog

Publié le par Catherine Dombret

J’eus envie de me jeter sur cette chose, mais mon père me stoppait dans ses bras et me dit :


- Ma chérie, je vais faire de mon mieux pour la retenir et toi tu vas courir sans te retourner. Maintenant cours droit devant toi, pars. Je… »

Mon père commença à lutter et jeta un dernier coup d’œil à ma mère. Le vent déchaîné me perçait les tympans. Je me précipitai droit devant moi, il fallait absolument que je retourne au village.

- Cours ma chérie, cours …!

Je me retournai : la créature était au dessus de lui la gueule béante, les crocs prêts à mordre. Ses yeux étaient de couleur rouge sang maintenant, ses mains étaient ensanglantées. Elle lui avait arraché la gorge.
Je criai alors à m’en casser les cordes vocales.
Je m’élançai, espérant le distancer. Je glissai tout à coup sur une racine d’arbre mouillée et tombai dans la boue. Je n’eus pas le temps de me relever qu’une main de la chose se refermait sur ma cheville.
Puis elle me saisit les jambes et m’attirait vers elle. J’essayai d’attraper un morceau de bois, il fallait que je fasse quelque chose et vite. Je me redressai à demi et le lui plongeai dans l’épaule. Du sang jaillit de la plaie, mais la branche se coinça dans l’articulation et se cassa. Profitant de sa douleur et du fait qu’elle m’avait lâché, je me relevai et entrepris de descendre la pente en me retenant aux arbres.
J’ignorais ce qui me poussait à jeter un coup d’œil derrière moi. Je vis la créature tout près !
Je fis volte face et d’un coup, je sentis ses mains ou plutôt ses griffes labourer mon dos de l’épaule jusqu’en haut des fesses ainsi que le bras droit.
Pas le temps de hurler. Je devais courir et laisser la déclivité m’emporter de plus en plus vite vers le bas.
Bientôt j’aperçus la rivière entre les arbres. Je m’arrêtai au bord de celle-ci, couverte de boue et trempée jusqu’aux os et frissonnante.
Un souffle dans ma nuque.
Je pivotai mais il n’y avait rien personne. Où était la chose ?

Je me glissai dans l’eau qui me montait jusqu’aux cuisses. Je voulais m’élancer, mais je ne pouvais plus courir. J’irais plus vite en nageant, mon jean et mon blouson en cuir trempés me ralentissaient.
Je me redressai et enlevai mon blouson : j’y tenais beaucoup mais moins qu’à ma vie et de toute manière ce n’était qu’un lambeau maintenant.
J’étais si fatiguée, les éclaboussements que produisaient mes gestes me remplissaient le nez, je toussais et avalais de l’eau.
Je me débattis jusqu’à l’épuisement, mes forces m’abandonnaient. Je ne voyais et n’entendais plus rien. Le vent, le tonnerre, les clapotis de l’eau… tout avait disparu.
Je suffoquais, il me fallait de l’air.
Puis plus rien, le noir. Etait-ce la fin ?

Non ce ne pouvait pas être fini.

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